"Se nourrir sur une santé durable"

(Introduction de la conférence du 2 avril 2005 par J.F. Castex)

 

             Remerciement à Mr BROUSSE, maire de L’Isle-en-dodon et son équipe municipale pour nous avoir accueilli dans cette salle avec tout le matériel nécessaire pour la bonne réalisation de cette soirée.

             Si le Gers a fait une large information sur les OGM, il y aura bientôt des réunions dans le Comminges sur la loi sur l’eau. Nous étions tentés de vous parler de pollutions.

L’association DEP Rural siège social à Montesquieu-Guittaut  refuse donc l’implantation d’une porcherie de 500 truies pour une production de 12 à 13 mille porcelets par an à St Ferréol en Comminges. En effet, si on laisse faire celle-ci, rien ne prouve que plus tard il n’y en ait pas d’autre et voilà notre Comminges transformé en Bretagne  avec toutes les nuisances que l’on peut connaître.

              L’association  n’est pas là pour empêcher les gens de travailler ou  braquer des corporations les unes contre les autres. Si des structures  comme celle-ci sont encore

possibles, c’est parce que le consommateur, que nous sommes tous , achète ces produits. Donc nous sommes tous responsables, c’est pour cela que nous avons voulu faire cette soirée d’information sur l’alimentation et la santé.

              Si le motif de s’opposer à une telle structure est de dire « ça pu, ça pu, ça pu » il n’est pas question  pour autant de la refuser ici, pour qu’elle se fasse ailleurs ; il est aussi difficile d’accepter que les éleveurs  hors région, viennent prendre ici  ce qui est bon et nous laissent le mauvais. « pourquoi n’allons nous pas vider nos poubelles chez le voisin ? », le lisier est donc notre premier souci.

              Dominique Soltner,  auteur de livres pédagogiques utilisés dans toutes les écoles d’agriculture  précise :

              « C’est un effluent déséquilibré et toxique dont la production est née surtout de la recherche d’une économie de main d’œuvre. Le lisier est un produit déséquilibré, a cause d’un rapport C/N (carbone/azote)  très faible, faute de matière carbonée, donc incapable de produire de l’humus. Il est acidifiant du fait de sa teneur élevée en ammoniaque. Il est très malodorant du fait de ses fermentations anaérobies, et en même temps toxique  pour la faune  et la microflore du sol. Il est en plus polluant par ruissellement et infiltration d’ammoniaque ,  de nitrate, de phosphates et par volatilisation d’ammoniaque. Aujourd’hui, tous ceux qui veulent promouvoir une agriculture  durable sont unanimes : « le seul vrai remède au lisier est son remplacement par le fumier . »   

              Dans la Mayenne : une expérience de porc sur paille en plein air a été menée . Après 5 ans d’activité ; l’atelier affiche des résultats haut de gamme, équivalents aux installations industrielles. Excepté les vaccins préventifs, tous les porcs sont soignés a l’homéopathie « la réponse est aussi bonne qu’avec les antibiotiques » (extrait de la revue  nationale  de la production porcine. Réussir porcs N° 114- MARS 2005)

              Des solutions existent et sont possibles . Mais il faudrait que nos technocrates et nos économistes fassent preuve d’un peu de génie. Et s’ils avaient la tête et les mains libres, ils mettraient dans la balance la production de fumier. Cet humus produit enrichirait nos terres au lieu de les stériliser. Cette terre produirait  des végétaux plus résistants aux maladies, d’où une économie d’engrais et de pesticides. Des céréales de meilleure qualité  nourrirait nos animaux qui auraient  certainement beaucoup moins besoin de vaccins et d’antibiotiques et peut être alors le goût du terroir retrouverait  sa place pour se substituer à tous ses aliments insipides malgré les rehausseurs de goût  que nous inflige l’industrie agroalimentaire. Les promoteurs  de tels projets doivent savoir maintenant qu’ils ne peuvent plus agir sans tenir compte du consommateur.

              Tout ceci n’empêcherait pas les usines d’aliment de produire, mais préserverait notre environnement, notre patrimoine, notre Comminges qui est une terre d’accueil. Nombreux sont les ruraux et les municipalités qui ont misé sur le tourisme vert.

              N’est ce pas une façon de préserver notre artisanat et les petits commerces ?. Les 30 glorieuses sont loin derrière nous. Elles nous ont amené un progrès matériel non négligeable surtout dans la diminution de la pénibilité du travail. Mais y avait-il besoin d’autant de productivisme au point qu’aujourd’hui, toutes les ressources naturelles de la planète sont en danger. C’est tous ensemble et tous les jours que nous avons quelque chose à faire pour qu’il nous soit permis de rêver ………….. et voir le désert reculer.