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COMMUNIQUÉ N°24


Conférence-débat

Compte rendu

21/04/05 -- Compte rendu de la conférence du 2 avril :

                                                                    

    Propos et commentaires recueillis  au cours  de la conférence  débat qui s’est déroulé le 2 avril 2005 à l’Isle en Dodon sur le thème «se nourrir pour une santé durable», propos complétés de notes explicatives.

 La séance est ouverte par JF CASTEX qui après avoir accueilli les participants et introduit les intervenants messieurs GAILLANOU éleveur à GER (64) et  Guy André PELOUZE chirurgien cardio-vasculaire au CHU de Pau  présente l’association  qui se préoccupe particulièrement des problèmes de pollution et de santé induits par certaines pratiques agricoles notamment comme le recours aux élevages intensifs. L’association se veut un espace de réflexion et une force de proposition pour le maintien d’une bonne qualité de vie dans nos campagnes 

(voire texte intégral ci-après)

Monsieur Gaillanou  éleveur du Béarn reconverti au « bio » après une expérience d’élevage intensif de porcs nous éclaire sur les pratiques aberrantes dont il fut le témoin et l’acteur à un moment de sa vie professionnelle .

A savoir par exemple :

                                 - couper la queue aux porcelets pour éviter qu’il ne la mange entre eux poussés par le comportement anormal induits par l’exiguïté  de leur logement

                                 - couper les dents des porcelets pour éviter de blesser leur mère bloquée dans un logement de 2,5 x2,5 m = 6,25 m2

                                 - Procéder à des vaccinations systématiques

                                 - Sevrer les porcelets  à  8 jours alors que l’immunité optimale n’est acquise qu’au bout d’une durée d’allaitement de 28 jours

                                 - Attribuer ,injecter des antibiotiques jusqu'à 15 jours avant l’abattage . Ceci implique que plusieurs semaines après l’abattage des résidus d’antibiotiques  se retrouvent dans là viande consommée . Même si la dose résiduelle s’avère faible , le docteur Pelouze souligne que le problème réside dans la répétitivité de la consommation de telles viandes (voir  note sur les antibiotiques)

                                  - Attribuer des hormones pour piloter le cycle des trruies (voir nota sur les hormones )

A contrario pour illustrer les nouvelles conditions de l’élevage de Mr  Gaillanou ,retenons  ces deux aspects :

                                    - Pas d’antibiotiques, compensé par un traitement homéopathique

                                    - Chaque truie dispose d’un espace de 150 m2

 

Pour introduire son exposé le docteur Guy André Pelouze  remarque  qu’aujourd’hui l’espérance de vie est de l’ordre de 80 ans tous sexes confondus mais qu’elle s’accompagne de plus en plus par de lourdes et pénibles maladies chroniques ,maladies inflammatoires (polyarthrite) obésité, diabète que l’on rencontre sur des sujets de plus en plus jeunes . A celles-ci s’ajoutent les nombreux cancers qui continuent à augmenter malgré la médecine classique qui en fait si elle obtient des résultats en curatif n’apporte pas de solution à leur prévention. Concernant la remarquable évolution de l’espérance de vie,  des spécialistes américains nous ramènent à moins d’optimiste car remarquant une stagnation de cette évolution dans certaines zones de pays industrialisés et prédisant même une régression  à partir de 2050 .

 Pour le docteur Pelouze ,reprenant les alertes de l’OMS , les nouvelles pratiques alimentaires et la qualité des aliments sont déterminantes dans l’apparition des maladies chroniques et dans les accidents cardio-vasculaires .

Ce qui a changé au cours du siècle dernier : D’une alimentation comprenant approximativement 15 % de produits industrialisés nous sommes passés à 85 % de produits issus d’agriculture intensive traités et conditionnés industriellement. 

Prenons le cas du pain : Autrefois le pain était réalisé à partir de farine complète broyée grossièrement comprenant de l’amidon, du son et le germe. Aujourd’hui la farine issue de céréales limitées à quelques variétés est particulièrement raffinée et donc exempte de nutriments apportés par le son et le germe. L’amidon très finement divisé est rapidement et complètement assimilable par le corps humain  apportant ainsi une forte dose de glucides (sucres)

la  nature des aliments nous explique le docteur Pelouze a une influence primordiale sur l’équilibre cellulaire .En particulier les huiles et les graisses que nous prenons déterminent cet équilibre . En effet il y a graisse et graisse  et  l’on entend souvent parler des bons et mauvais acides gras .Parmi ces molécules, l’acide  linolénique couramment appelé oméga 3 est fondamental pour la santé ; n’étant pas naturellement élaboré par notre métabolisme,il doit être apporté  par l’alimentation .Ces  oméga 3 tempèrent les inflammations, les douleurs rhumatismales, les allergies, les problèmes cardio-vasculaires  ,les cancers).

A côté de cela outre l’absorption de graisses saturées indésirables, nous prenons  des oméga 6 certes nécessaires mais en trop grande quantité (ces molécules à contrario favorisent les inflammations  ,les cancers, les accidents cardio-vasculaires   (voir nota sur les omégas)

  Aujourd’hui notre alimentation ne permet plus de réaliser le bon équilibre entre oméga 3 et oméga 6 . Pour les spécialistes le rapport idéal est de 1 oméga3  pour 6 oméga 6 . Si on peut estimer que nos ancêtres du paléolithique bénéficiaient d un rapport oméga 3 sur oméga 6 de 1 pour 1 , aujourd’hui  notre alimentation présente un rapport allant de 1 pour 20 voire 50

Pourquoi en sommes nous arrivés là ?prenons le cas des bovins ; les ruminants, nous explique GA Pelouze sont biologiquement organisés pour digérer de l’herbe et non pas du maïs ou du soja .Or l’herbe est très riche en oméga 3 alors que le maïs n’en contient pratiquement pas . En conséquence le lait très bon concentrateur  des acides gras  issus d’élevages intensifs se retrouve très pauvre en oméga3 et particulièrement chargé en oméga 6 . De même les volailles engraissées au maïs et confinées dans leur ateliers produisent des viandes grasses sans oméga 3 . De même les  œufs de poules en batterie ne contiennent plus qu’un oméga 3 pour 40 oméga 6 alors qu’une poule élevée naturellement conduira à un rapport de 1 sur 1 .  Ainsi à contrario le gibier se nourrissant naturellement nous offre une alimentation équilibrée en omégas .Enfin de la même façon  avec les poissons d’élevage  nous aurons un plus ou moins bon équilibre des omégas selon la nourriture apportée . L’alimentation en poisson reste problématique  car si l’on  a des doutes sur la qualité du poisson d’élevage compte tenu des conditions sanitaires et des compléments éventuels de farine animales ,on peut également craindre la pollution par les métaux lourds des poissons sauvages .    Toutefois pour ces derniers le risque est surtout possible avec les gros poissons gras en fin de chaîne alimentaire comme le thon ou le saumon . Par contre le risque est  faible avec des petits poissons comme les sardines, les maquereaux ; les harengs qui en plus d’être très riches en oméga 3 ont l’avantage d’être bon marché  .

A partir de  ces informations s’instaure un débat sur les allergies, sur les hormones de croissance, sur  les antibiotiques mais aussi sur les apports nutritionnels et sur les coûts de l’agriculture biologique .

Concernant les allergies en général la première cause  de leur augmentation  semblerait venir du fait que nous vivons dans un monde de plus en plus aseptisé n’habituant pas notre organisme à cohabiter avec les intrus . La deuxième cause serait lié à notre environnement ,décoration, emballages , produits, de nettoyage  à base de matières nouvelles synthétiques . Enfin les nombreux ingrédients  incorporés pour modifier la texture, l’apparence, la couleur, la saveur des aliments contribuent aux développement des allergies.

Concernant les complémentations , il faut se garder de craquer pour les produits  (alicaments)  vantés par la publicité , car en plus d’être chers ,leur efficacité est  discutable et ,de plus, souvent ils contiennent des  taux de sucre ou de sel trop élevés . Par contre il est important de consommer des légumes frais ,des fruits biologiques avec leur peau afin de faire le plein de vitamines et  d'antioxydants qui par ailleurs protégeront les omégas 3  .

Concernant l’agriculture biologique  il est reconnu aujourd’hui qu’elle peut conduire au bout de quelques années  à des rendements équivalents tout en préservant de plus le fertilité des sols .

Concernant les coûts, force est de constater que des aliments oubliés comme le maquereau ou les sardines sont peu onéreuses . La préparation  par soi même de légumes mêmes « bio » s’avère moins chère que les plats ou conserves préparées du marché .C’est une question de choix  avant d’être une contrainte de coût .En effet la part alimentation dans notre budget est passé en quelques dizaines d’années de 50% à 16 % .Dans ces derniers , la moitié est représenté par le conditionnement, les taxes et les transports . Une  agriculture raisonnée de proximité est possible impliquant souvent une consommation de proximité . Certains pays semblent l’avoir compris . L’agriculture « bio » si elle représente  18% des SAU (surface agricole utile)en Allemagne ,elle représente  déjà 7% en Espagne et  seulement 1,8 % en France .

 

Note sur les antibiotiques : 

    En production animale les antibiotiques sont utilisés dans trois directions :

                        - Traitement thérapeutique des animaux malades .

                        - Traitement préventif des maladies ;cette pratique est systématique dans les élevages intensifs  pour prévenir les accidents infectieux favorisés par la concentration et la promiscuité des animaux .

                        -  Facteur de croissance : les agents antimicrobiens  comme  additifs alimentaire sont couramment utilisés de par le monde  en production animale ,aviaire et aquacole .

Certes la communauté européenne à réduit le nombre d’antibiotiques autorisés mais il semblerait toutefois que circulent au marché noir des mélanges  de substances interdites  difficilement détectables .

Cette utilisation massive non clinique des antibiotiques  a deux impacts essentiels :  d’une part la présence éventuelle de résidus dans  l’alimentation  qui pourrait être un facteur allergisant et d’autre part le développement aujourd’hui jugé incontestable par le monde scientifique  de souches de bactéries résistantes qui devient un énorme problème de santé publique . Anderson rapportait déjà en 1965 la présence de souches multirésistantes  de salmonelles au cours d’infection chez les bovidés ainsi que des transmissions à l’homme. Vingt après ces travaux, la présence de la salmonelle précitée était encore responsable de 47% de salmonelloses chez l’homme en Angleterre ,77 % des souches isolées sur les troupeaux étaient résistantes dont 84 % multirésistantes .         

 

Note sur les hormones et les substances anabolisantes  

                   L’utilisation de telles substances  a permis notamment chez les bovins  des gains  en poids de 10 à 20 %  et l’administration de BST ( bovine somatotropin) par exemple des gains de  2 à 6 Kg  de lait par jour.

La PST (porcine somatotropin) est toujours utilisée en Australie au Canada . Les béta-agonistes sont par exemple autorisés aux Etats Unis pour les porcs comme facteur de croissance et de répartition des graisses .

Sur le plan de la législation ,l’Europe interdit le recours aux substances  hormonales alors que certaines hormones sont autorisées dans des pays comme les USA, l’Australie, le Mexique, le Canada, la Nouvelle Zélande  etc

A noter que l’OMC s’est insurgé de la position européenne et que les USA  n’ont pas hésité à  prendre des mesures de rétorsion contre les exportations européennes.

Noter également que l’hormone de synthèse DES (diéthylstilbestrol) largement utilisée par le passé  pour les bovins et désormais interdite depuis 1970 a été reconnu  particulièrement toxique par les scientifiques .

La question est de savoir  si les LMR ( limites  maximales de résidus) fixées aujourd’hui pour certains produits autorisés sont suffisantes pour ne pas altérer notre santé ?

 

Note sur les  omégas : 

           Le graisses contiennent des acides gras classés suivant leur caractéristiques chimiques  en  acide gras polyinsaturés , monosaturés et saturés ; ces derniers étant néfastes pour la santé .Les acides gras polyinsaturés  issus des deux familles linolénique (oméga 3) et linéoléïque (oméga6)  sont indispensables car le corps ne sachant pas les synthétiser, ils doivent être apportés par l’alimentation .ces acides gras appelés essentiels pour les chimistes permettent à l’organisme de synthétiser d’autres acides gras nécessaires a son bon fonctionnement .Les acides gras ont une fonction énergétique et un rôle dans le  fonctionnement des cellules .On distingue les mauvais acides gras  des bons acides gras ; les premiers, le plus souvent des saturés  rigidifient la membrane cellulaire et  sont reconnus pour favoriser les troubles cardio-vasculaires , voire de l’activité cérébrale ; les seconds  polyinsaturés  fluidifient la membrane cellulaire participent à la régulation du cholestérol .Les omégas 3  tempèrent les inflammations, ce qui explique leur rôle vis à vis des allergies et des  douleurs rhumatismales, freine les dépôts d’athérone et les accidents cardio-vasculaires .Les enquêtes ont montré que les esquimaux dont la nourriture de base est constituées de poissons gras à forte concentration d’oméga3 ont très peu d’infarctus et d’une manière générale très peu de maladies inflammatoires. Pour certains les omégas 3 auraient un rôle également dans la prévention des dépressions

Concernant les omégas 6 ,bien qu’indispensables à l’organisme pour en particulier la croissance  des jeunes ils ont malheureusement  l’inconvénient  de favoriser les mécanismes inflammatoires, les cancers, les anomalies sanguines .

 

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